À propos de nos lacs, des huards, des moules et des castors.

Je viens tout juste de recevoir les résultats de nos prises d’échantillons d’eau dans nos 4 lacs l’été dernier. C’est l’œuvre du groupe des 7: Bonnie, André, François, Lois et Jim, France et moi. Les données sont celles de lacs en santé. L’indicateur le plus important est le taux de phosphore mesuré en microgrammes par litre. La moyenne des 4 lacs, en 2022, se situe autour de 4: (Black 4.1, Boyd 4.4, Clair 3.9 et Curran aussi 3.9). Ces données sont celles de lacs oligotrophes (Eaux limpides comportant peu de matières organiques).

Une analyse complete sera disponible le printemps prochain.

Bravo à vous tous. Ce sont vos comportements exemplaires qui donnent ces résultats.

Et comme je me plais à le répéter: sans les lacs, nous ne serions pas ici.

Les moules zébrées.

Vous avez sans doute entendu parler des moules zébrées!

Ce sont des mollusques très invasifs qui sont présents dans les Grands Lacs depuis la fin des années 80. La moule zébrée n’a pas de prédateur naturel et a un impact négatif sur les écosystèmes de plusieurs façons. Ils filtrent les algues dont les espèces indigènes ont besoin pour se nourrir et ils s’attachent aux moules indigènes et les neutralisent. Les centrales électriques doivent également dépenser des millions de dollars pour éliminer les moules zébrées des prises d’eau bouchées.

Elles ont maintenant contaminé plusieurs lacs important du Québec, tous sur la rive sud du Saint-Laurent: Memphrémagog, Massawipi et Témiscouata. Ces moules sont minuscules mais se reproduisent à la vitesse de l’éclair. Il est presque impossible de s’en débarrasser. On tente de le faire au lac Massawipi, à grands frais et les résultats se font attendre.

Je me suis posé la question: s’agit-il d’un risque pour nous? J’ai donc fait appel à la sommité en matière de lacs au Québec, Richard Carignan PhD. Sa réponse m’a rassuré. En général, les lacs situés dans le Bouclier canadien – c’est notre cas – ne contiennent pas assez de calcium pour permettre à ces moules de se reproduire. Ouf! Cependant la géologie régionale contient parfois des enclaves de marbre dont l’altération donne des eaux suffisamment chargées en calcium pour y permettre de développement de la moule zébrée. Ce n’est pas notre cas.

Concentrons donc nos efforts sur le Myriophylle à épis.

Les huards.

Des résidents ont porté à mon attention un article d’une publication ontarienne à propos de huards empoisonnés par des agrès de pêche en plomb. J’ai partagé l’information avec notre maitre pêcheur Rod Armstrong qui m’écrit qu’il n’utilise plus de plomb depuis plusieurs années et recommande fortement la pêche à la mouche qui n’implique pas l’usage de poids. Ceci étant dit, si on veut troller en profondeur avec des mouches, il existe d’autres solutions.

J’ai aussi consulté Martin Picard, le directeur général de Développement ornithologique Argenteuil, qui connait fort bien le dossier des oiseaux dans Argenteuil et qui nous a d’ailleurs fourni les plateformes à huard sur les lacs Curran et Black. On ne lui a jamais rapporté des cas de huards intoxiqués par des agrès de pêche en plomb. Le vrai problème, m’a-t-il dit, ce sont les personnes qui s’approchent trop des nids durant la période de reproduction.

À bon entendeur salut! J’invite tous les adeptes de la pêche à lire cet intéressant texte sur le sujet en anglais.

Ah les castors!

Les castors aiment bien le lac Black mais ils adorent le lac Boyd. Définitivement leur favori.

Ils ont assurément occupé notre trappeur tout au long du mois de novembre. Au lac Boyd, à l’automne, ils obstruent l’exutoire qui se trouve dans le marécage près du chemin MacDougall. Le niveau d’eau augmente de plus en plus et de nombreux résidents deviennent anxieux. Comme vous le savez peut-être, l’eau coule de Curran, à Black puis à Boyd. Il ya tellement d’eau déversée dans Boyd que son taux de remplissage est d’environ six mois comparativement à deux ans pour les autres lacs.

Lorsque la saison de piégeage commence – vers la troisième semaine d’octobre – il est temps de commencer à réduire la population de castors à une taille gérable lorsque cela est nécessaire. Ce qui est le cas cette année, notamment sur Boyd.

Cette démarche devrait faciliter la gestion de la saison l’année prochaine. Parallèlement, nous explorons des façons de structurer le secteur autour du ponceau de l’exutoire Boyd afin de limiter le nombre d’interventions dans le futur.

Mais les castors seront toujours avec nous. Ils ne sont pas une menace pour nous, seulement pour certains arbres. Protégez ceux qui sont importants pour vous comme indiqué ici. Quant aux arbustes, ils repousseront naturellement.

On vous souhaite un très bel hiver!

Une réflexion au sujet de “À propos de nos lacs, des huards, des moules et des castors.