L’état de nos lacs est bon. #protégeonsnoslacs est le nouveau mot-clic!

Il y a deux ans, mon rapport annuel sur l’état de nos lacs s’intitulait:

Les résultats 2017 de nos lacs: sont-ils trop beaux pour être vrais?

J’ai maintenant la réponse à ma question. C’est oui. Ils l’étaient!

Au cours des prochains mois, le ministère de l’Environnement qui gére le programme des lacs (RSVL) va reviser toutes les données de phosphore des années 2009, année ou les concentrations de phosphore ont subitement chuté,  à 2017 en utilisant les informations contenues dans les échantillons que nous avons prélevés à cette fin l’été dernier.

Alors, pourquoi les mesures de phosphore ont-elles été sous-estimées? Après de multiples enquêtes, le Ministère a identifié trois causes. D’abord l’utilisation d’une bouteille de plastique (remplacée par une bouteille en verre), la taille de l’échantillon utilisé en laboratoire (fortement augmentée) et l’influence de certains chlorures (correction apportée en laboratoire). De plus la méthodologie a aussi été revue et améliorée.

Les résultats 2019

Photo - Lois Gamble

Photo de Lois Gamble, lac Curran

Ce qui m’amène à vous communiquer les données de l’an dernier qui sont beaucoup plus réalistes que celles des années précédentes.

Les résultats sont toujours bons. Les concentrations de phosphore, calculées en mcg/litre, sont plus élevées que par les années passées, parfois même un peu inconfortables, mais pas inquiétantes. Les lacs Black 4.6, Boyd 6.6, Curran 4.7et Clair à 4,2 mcg/litre se retrouvent tous dans la catégorie oligotrophe.

Vous trouverez les fiches des quatre lacs en cliquant sur ce lien.

À propos du lac Boyd.

Les résultats du lac Boyd méritent des explications.Vous verrez que les concentrations de phosphore varient énormément: de 5 à 3,7 puis à un pic de 11 mcg/litre. Comment expliquer çà?

Boyd est un petit lac dont le taux de renouvellement est d’environ 6 mois, comparativement à 24 pour les autres lacs. En conséquence, les nutriments qui aboutissent dans le lac ont relativement peu de temps pour se déposer au fond du lac.

C’est ce qui explique en bonne partie des concentrations élevées de phosphore à certains  moments comme lors du prélèvement effectué le 18 août 2019 où on a mesuré une pointe de 11 mcg/litre. Pareille pointe s’est aussi produite en 2007 avec une concentration de phosphore de 9,2 mcg/litre.

Cette haute concentration peut aussi s’expliquer par la capture d’une quantité anormale de zooplancton lors de la prise de l’échantillon. Les conditions météorologiques et le ruissellement ont aussi pu contribuer à ce résultat. Comme les résultats précédents étaient tout à fait normaux et même bas, 5 et 3,7 mcg/litre, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Le chiffre important est la moyenne qui est de 6,6 en 2019. Et c’est d’ailleurs pourquoi on prend des échantillons à trois reprises durant l’été.

Conclusion.

Devrions-nous prendre des mesures exceptionnelles pour mieux protéger nos lacs? Je ne le crois pas. Mais, en même temps, je crois fermement qu’une application encore plus rigoureuse des consignes s’impose. D’abord une vidange régulière des installations septiques (aux 2 ans pour les résidents permanents et 4 pour les villégiateurs). Aussi un contrôle rigoureux du ruissellement pour éviter un trop grand apport de nutriments dans le lac. Une bande riveraine costaude qui capture les nutriments avant qu’ils atteignent le lac. Vous trouverez toutes les consignes dans le document Vivre à Dunany récemment mis à jour. Et si vous avez besoin de conseils, écrivez ou appelez-nous.

Et en 2020?

Mesurer la transparence en temps de COVID.

Au moment où j’écris ces lignes, c’est mystère et boule de gomme! En temps normal, la période d’inscription pour les prélèvements se déroule en avril. Le ministère de l’Environnement n’a pas encore communiqué sa décision.

En ce temps de COVID-19, je doute fort qu’il y ait un programme de prélèvements cet été. Toutefois, nous devrions être capables de mesurer (10 fois) la clarté, ce qui nous fournira quand même des données de base sur l’état de nos précieux lacs.

Enfin, France et moi offrons nos remerciements les plus chaleureux à l’équipe de volontaires qui collectent toutes ces données. Jim et Lois Finch au lac Black, Rick Havill et Bonnie Swaine au lac Boyd, Sheryl Jackson Caron au lac Curran ainsi que François Côté et Simon Octeau au lac Clair.

N’hésitez pas à me poser des questions. Je serai heureux d’y répondre au meilleur de ma connaissance.

 

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