Nos lacs sont en très bonne santé. Vous êtes curieux de savoir comment on en arrive à cette conclusion? Lisez ce qui suit!

Notre planète est née il y a 4,55 milliards d’années. Les Laurentides sont apparues il y a environ 1.2 milliard * d’années. Nos lacs, il y a environ 10 000 ans. Notre association fête cette année ses 60 ans. Et nos lacs sont encore tous en bonne santé.

L’état de santé d’un lac se décline en grandes catégories, tel qu’illustré sur cette fiche du lac Clair en 2022. Ce sont: , ultra-oligotrophe (excellent), oligotrophe (très bon), mésotrophe ( problématique), eutrophe (à l’agonie) , hyper-eutrophe ( mort).

Les résultats de la prise d’échantillons l’été dernier montrent des lacs dans la catégorie oligotrophe. Environ le tiers des lacs recensés par le RSVL se trouvent dans cette catégorie. Il y a bien quelques lacs dans la classe ultra-oligotrophe mais on les retrouve dans les régions éloignées et peu peuplées.

Il existe deux mesures fondamentales pour qualifier la santé d’un lac : la concentration en phosphore et celle en chlorophylle (algues microscopiques en suspension). Toutes deux mesurées en μg/litre.

Pour être classé ultra-oligotrophe, un lac doit avoir une concentration en phosphore inférieure à 4 μg/litre et une concentration en chlorophylle inférieure à 1 μg/litre.

À propos du lac Clair

Le lac Clair rencontre le premier critère (3,9 μg/litre) mais pas celui de la chlorophylle qui atteint 1,7 μg/litre .

Lac Clair (JP)

À ces critères, il faut ajouter la transparence qui atteint généralement plus de 6 mètres mais pas en 2022 (5,9 mètres). Bref, si la chlorophylle atteignait 1 μg/litre comme en 2021, le lac, avec un phosphore total de 3,9 μg/litre et une transparence moyenne de 6 mètres, serait dans la catégorie ultra-oligotrophe ! Si le lac Clair affiche de si bons résultats, c’est aussi parce qu’il est plus profond que les autres et contient beaucoup d’eau pour diluer les nutriments, près de deux fois plus que le lac Curran.

Allons maintenant aux lacs Boyd et Black. Deux lacs de petite taille qui sont aussi fort appréciés des castors !

Un coup d’œil sur le lac Boyd

Lac Boyd (JP)

Le lac Boyd affiche un taux de phosphore de 4,5 μg/litre et la chlorophylle n’est que de 1,5 μg/litre mais comme son temps de renouvellement est très court (6 mois), il y a toujours des particules en suspension si bien que la clarté en souffre souvent. Les temps de renouvellement des autres lacs se situent autour de 2 ans.

Et le lac Black

Les données du lac Black sont presque identiques. Phosphore total 4,4 μg/litre et chlorophylle 1,6 μg/litre Ce qui caractérise le lac Black est son taux plus élevé de carbone organique dissous (6 mg/litre vs 3,2 au lac Boyd) ce qui indique que l’eau est colorée. Ce n’est pas un problème en soi ; tout simplement une observation qui explique pourquoi la transparence est moins élevée qu’ailleurs. Un lac qui porte bien son nom !

Lac Black (John Parsons)

Le carbone organique dissous (COD) provient de la décomposition de la matière organique (végétaux, microorganismes, animaux morts, contaminants apportés par l’homme) responsable de la coloration jaunâtre ou brunâtre de l’eau. Il permet de déterminer l’évolution de la pollution organique qui, en concentration élevée, affecte les réserves d’oxygène dans l’eau.

Curran et Clair, nos plus grands lacs

Lac Curran (Lois Gamble)

J’ai gardé le lac Curran pour le dessert. Sa superficie est d’un demi kilometre carré tout comme celle du lac Clair. Les résultats de 2022 sont très bons. Le phosphore total 3,9 μg/litre est inférieur aux années passées. La chlorophylle 1,8 μg/litre, à peu près comme dans les autres lacs. La transparence de 5 mètres se compare à celle des années passées. Comme vous vous en doutez surement, cette donnée varie d’une année à l’autre.

Chose certaine, la vigilance est toujours de rigueur. Il suffit d’une ou deux fosses septiques dégradées, d’une embarcation contaminée au myriophylle à épis pour tout gâcher.

Si vous louez un chalet ou le prêtez a des amis, assurez-vous qu’ils connaissent bien les consignes telles que décrites dans le document Vivre à Dunany.

La prise d’échantillons d’eau dans nos lacs ne serait possible sans la collaboration de bénévoles que France et moi voulons remercier publiquement. Ce sont François Coté au lac Clair, Bonnie Swaine au lac Boyd, Jim et Lois Finch au lac Black et André Therrien au lac Curran. Des gens de qualité!

Et merci à vous tous dont les bonnes pratiques font une contribution inestimable à ce bon bilan de santé.

* Hubert, C. (2011). Histoire géologique des Laurentides. Presses de l’Université du Québec.

Une réflexion au sujet de “Nos lacs sont en très bonne santé. Vous êtes curieux de savoir comment on en arrive à cette conclusion? Lisez ce qui suit!

  1. Monique Duplantie

    Un grand merci à nos dévoués citoyens de l’Association des résidents de Dunany pour leur excellent travail y compris le vôtre, monsieur Pigeon. ????????